Guillaume Ramecki

Interview de Guillaume Ramecki, entrepreneur salarié

Consultant en transformation digitale et entrepreneur salarié chez GrandsEnsemble depuis 2018.

Propos recueillis par Véronique Estrade, rédactrice web, entrepreneure-salariée chez GrandsEnsemble.

— En quoi consiste ton activité, Guillaume ?

Je suis consultant en transformation digitale. Mais j’ai deux autres casquettes : celle de formateur et celle de chef de projet digital. Pour cette dernière, nous nous sommes associés avec deux amis pour monter une entreprise et je gère la partie web : e-commerce, réseaux sociaux, communication externe en général.

Ces différents rôles remplissent bien mes journées !

— Pourquoi avoir fait le choix de créer ton activité ? Y a-t-il eu des obstacles ?

J’ai validé mon BTS et ma licence dans une société industrielle de menuiserie, PVC et aluminium. J’y occupais le poste de manager de l’unité de production et j’étais responsable d’une équipe d’une dizaine de personnes.

Comme il s’agissait d’une société à échelle modeste, en plus de gérer les procédures de fabrication, livraison et SAV, je prenais en charge aussi tout ce qui était création de sites internet, réseaux sociaux… J’ai toujours aimé ça et il me paraissait naturel de le faire. Je suis resté 12 ans dans cette entreprise.

L’entreprise s’est fait racheter par un investisseur et ça a été la fin de l’aventure pour moi. Je n’en garde pas un bon souvenir, mais il a fallu aller de l’avant. Ma femme était enceinte et cela m’a réellement boosté pour créer mon activité. J’ai rebondi tout de suite. J’avais pour objectif de trouver rapidement une activité qui m’aiderait à évacuer cet échec.

C’est à cette époque que je me suis beaucoup renseigné, j’ai assisté à des réunions d’information sur « Comment monter ou reprendre une entreprise ? », notamment à la CCI d’Amiens. À la suite d’une de ces rencontres, j’ai obtenu un rendez-vous avec une conseillère, avec laquelle j’ai beaucoup échangé durant 5 ou 6 séances.

J’avais déjà l’idée de devenir community manager, mais je voulais proposer des services plus larges comme j’avais un bon niveau en informatique. C’est elle qui m’a encouragé à privilégier un créneau spécifique : « Va là où tu penses exceller pour pouvoir te démarquer. ». J’ai donc choisi de me positionner sur des services de community management.

— Pourquoi GrandsEnsemble et depuis combien de temps fais-tu partie de la coopérative ?

Je suis chez GrandsEnsemble depuis avril 2018. C’est justement ma conseillère de la CCI qui m’a parlé de la couveuse « Amiens Cluster » et de GrandsEnsemble. J’ai assisté à une réunion d’information à la Machinerie et j’ai signé mon CAPE (Contrat d’appui au projet d’entreprise) la semaine suivante, en avril. Comme je sortais de ce licenciement, j’étais au chômage et je n’ai pas démarré tout de suite mon activité en tant que telle.

J’ai d’abord suivi une formation, de mai à juillet 2018, au GRETA sur les thématiques du marketing digital, du community management, de la maîtrise des médias sociaux et la conception de site web. C’était un bon moyen de me rassurer et d’être plus serein pour démarrer mon activité ensuite.

J’ai véritablement commencé à travailler en septembre en tant que community manager. Mes premiers clients étaient des amis qui développaient leur projet entrepreneurial. Avec eux, c’était du donnant-donnant et ils m’ont servi de « clients pilotes ». Ça s’est très bien passé.

— Pourquoi avoir choisi une coopérative d’activité et d’emploi (CAE) ?

Suite à ma mésaventure, je manquais de confiance en moi et je ne me sentais pas capable d’assumer la partie comptabilité de mon activité. Et je ne voulais pas non plus déléguer, car je ne savais pas si mon entreprise allait fonctionner.

Le contrat CAPE que propose la CAE au démarrage et qui permet de continuer à toucher les allocations chômage tout en testant l’activité était un vrai plus à mes yeux. Ensuite, il y avait aussi l’aspect « groupement d’entrepreneurs » et réseau : rencontrer et discuter avec les membres de la coopérative, et pourquoi pas commencer à faire de la prestation en interne avec eux.

Et également l’apport des conseillères. Que ce soit Marie, Sarah ou Marina, elles ont toujours eu des réponses hyper pertinentes à mes questions. Elles m’ont apporté de l’entraide et du soutien.

— Une belle histoire à nous partager en tant qu’entrepreneur salarié (ES) ?

Le fait de devenir formateur. C’est vraiment ce qui m’a révélé, même en tant que personne. Je pense être plus avenant aujourd’hui, que je ne l’étais auparavant. Pendant mes études, j’étais quelqu’un de très timide, je ne prenais jamais la parole en public.

Maintenant, j’aime rencontrer d’autres entrepreneurs, parler des expériences de chacun. J’ai souvent hâte de me plonger dans leur univers et de pouvoir les aider face à une problématique qu’ils rencontrent.

Je suis aussi meilleur communicant dans ma vie personnelle. J’ai plus de facilités à me confier, alors qu’avant je pouvais me mettre des barrières. J’ai grandi en tant qu’homme !

— Comment es-tu devenu formateur, puis consultant en transformation digitale ?

La Machinerie organisait un programme « starter » pour de futurs entrepreneurs. Les modules de formation portaient sur le marketing digital, le business plan, la communication, etc. Comme je travaillais sur mon activité de CM depuis la Machinerie, la responsable de ce programme m’a demandé si je me sentais capable d’animer une formation de deux jours sur le marketing digital.

Même si c’était nouveau pour moi et que je ne me sentais pas forcément légitime, je me suis dit : « Pourquoi ne pas essayer ? ». C’était un groupe de 4 ou 5 entrepreneurs, un petit groupe, qui me permettrait de voir si je me sentais à l’aise à cette place-là. Ça s’est très bien passé et les entrepreneurs étaient très contents.

Ensuite tout s’est enchaîné. Après une publication sur LinkedIn qui parlait de ma formation à la Machinerie, le directeur de l’antenne BGE Picardie d’Amiens m’a contacté et m’a proposé de devenir formateur à son tour. Effet « Wahou ! », et me voilà parti dans le chemin de la formation.

Je travaille pour cette structure depuis 3 ou 4 ans et j’interviens chaque semaine sur des formations liées aux réseaux sociaux, à l’outil Canva ou au marketing automation.
Grâce à ces expériences, je suis également devenu formateur au GRETA, sur le même parcours que j’ai suivi en tant que stagiaire quelques mois plus tôt !

C’est également à ce moment-là que j’ai évolué dans mon offre de services. Les formations ne me laissaient plus suffisamment de place pour le métier de Community Manager. J’ai délégué et arrêté progressivement.

C’est à cette période que je me suis associé avec une photographe et une graphiste que j’ai rencontrées dans le cadre de mes formations. Tous les 3, nous travaillons avec des entrepreneurs ou des PME qui sont sur des démarrages de projet ou en phase de relance. Intervenir sur un projet qui part de zéro me motive beaucoup. En tant que consultant en transformation digitale, je les aide à construire leur identité et leur présence digitale.

— « Entrepreneur salarié » (ES), que t’inspire ce statut ?

J’en parle à beaucoup de gens qui veulent se lancer en tant qu’entrepreneur. Je mets cette solution en avant et on me demande souvent ce qu’il y a à perdre en contrepartie. Pour moi, rien, il y a tout à y gagner. Le versement du pourcentage du chiffre d’affaires à la CAE ne représente pas une perte. Cette somme nous permet de payer un expert-comptable, un gestionnaire de paie, un juriste, des conseillers, etc.…

Ce statut apporte aussi une stabilité, et depuis que je suis papa, ça compte aussi : mutuelle, congé paternité, retraite. Ce côté serein du statut d’ES est important et plutôt un kif !

— Peux-tu nous partager un de tes meilleurs souvenirs chez GE ?

D’une manière générale, les regroupements entre ES, à chaque fois très bon enfant. Et en particulier, un Noël à l’Antenne GE d’Amiens : spectacle, petit buffet de réception… C’était vraiment une belle ambiance et très bien organisé. Tout le monde avait une touche vestimentaire liée à Noël.

J’ai d’excellents souvenirs aussi avec les conseillères comme Marie, Sarah et Marina. Les échanges que nous avons eus, qu’ils soient en présentiels ou en distanciels pendant le COVID, étaient très importants pour moi. Je me sentais rassuré d’être accompagné et d’avoir quelqu’un qui avait un regard sur mon activité, qui pouvait me conseiller ou me donner un avis et avec laquelle je pouvais discuter.

— Quel conseil donnerais-tu à de futurs entrepreneurs ?

Bien s’entourer est essentiel. Être curieux aussi, ne pas avoir peut de poser des questions. C’est ce qui pouvait me freiner auparavant : avoir peur de poser la question bête, alors que ça permet d’obtenir des réponses et amène d’autres réflexions utiles.

— As-tu une citation qui t’inspire ou te fait avancer ?

J’en ai 2 ! Je me répète très souvent cette citation de George Bernard Shaw : « Si tu as une pomme, que j’ai une pomme et qu’on échange nos pommes, on aura chacun une pomme. Par contre, si j’ai une idée et toi aussi et que nous échangeons nos idées, nous aurons chacun deux idées. » Il y a toujours des choses enrichissantes à tirer des échanges et qui nous permettent de construire.

J’aime aussi le proverbe japonais « Le succès c’est tomber 7 fois et se relever 8. » Il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs, puisqu’on finit toujours par rebondir. C’est par l’échec qu’on apprend le mieux.

J’avance avec ces deux pensées dans un coin de ma tête et elles m’animent au quotidien.

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